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Stressless tests, l'évaluation sans appréhension.

Evaluations, équilibre et stress dans la classe.

 

Pour une raison que je ne m’explique pas, il a été traditionnel de ne pas trop donner de notes aux élèves quand ils arrivent au lycée. Peut-être pour marquer sa différence avec le collège ?

 

Quand on regarde les discussions qui ont lieu dans les groupes de professeurs, on voit que c’est une question qui divise. Certains évaluent peu de fois dans le trimestre et d’autres beaucoup. Qui a raison ? Qui a tort ?

 

Bien sûr les élèves ont besoin d’être évalués en langues, ils ont besoin de résultats chiffrés pour le post-bac. Bien sûr, le croque mitaine des notes nous sert à juguler nos classes, à imposer le silence.

Mais combien de fois nous sommes nous trouvés devant des élèves qui renâclent, qui contestent nos évaluations, demandent des précisions, perturbent, trichent, font des stratégies de diversion ? Et clic une photo de sa feuille envoyée à son camarade à l’autre bout de la classe, et mon test qui en prend un coup dans l’aile.

 

Et combien de notes par trimestre pour continuer à avoir une vie ?

 

En général huit à dix notes suffisent pour avoir une bonne idée du niveau des élèves.

Mais comment les répartir ? Voici une proposition : deux pour les connaissances lexicales (une par séquence) deux pour les interactions type conversation enregistrée, deux pour la production écrite et deux pour la production orale en continu.

Et quand on connaît le niveau des élèves en fin d'année et qu'ils ont atteint leur fameux palier, pas facile de continuer à évaluer, mais bon on garde cette habitude.

 

Comment gagner du temps ?

 

Une idée qui me plaît et que je vais mettre en place à la rentrée, ce sera la loterie des contrôles…

Oh oui, un peu d’incertitude dans les évaluations.

 

En gros, simplement une bonne partie des contrôles sera faite dans des créateurs de quiz. Et souvent. Et j’annonce la couleur…pas de stress les élèves, ce contrôle comptera ou ne comptera pas…Parce que quand même le stress ça bloque les neurones…

Oui je sais je sais, la vie, la réalité…mais bon on a le temps quand même. En classe, quand on aura appris à se faire confiance, on n’aura plus d’inquiétude…et donc on sera plus à l’aise pour faire ses tests…cqfd.

 

Comment tirer au sort ? Imaginons que l’on fasse une série de quiz automatisé (6) on en tire 2 au sort. Comment c’est une histoire de chance, je n’y suis pour rien. Du coup, pas de ma faute, tout ça tout ça…

Quels outils ? Forcément du connecté ?

 

Oui et non. Quand on est en formation, les collègues demandent souvent des noms, des idées, des bottes secrètes.

On commence par du connu : getkahoot et quizizz dont on peut récupérer les résultats.

Getkahoot en mode devoirs avec un pseudonyme, donc ça relativise la crédibilité.

Ensuite, pour réviser avec wordwall suivi d’un contrôle papier en deux clics.

La même chose avec quizlet. Y a pas que les flashcards dans la vie, y a le pdf imprimable en deux clics aussi.

Voir comment ça marche dans la petite capture vidéo ci-dessous.

 

Il y a aussi wordwall dans le même genre. Même principe, on peut exporter en pdf et faire un contrôle en trois clics. La version gratuite est limité, mais c'est vraiment une petite pépite.

 

 

 

 

 

Après, pour tirer au sort les contrôles, rien de plus simple. Une petite roue, on la fait tourner et c’est fait. Il ne faut pas oublier de numéroter ses contrôles of course. Un petit tuto silencieux, pour voir...

 

Bon alors, facile de faire les contrôles mais comment faire pour les corriger plus vite ?

Avec edpuzzle et aussi online assesments.

 

Le principal désavantage d’edpuzzle que pour faire le suivi des élèves, il faut absolument qu’ils aient créé un compte chez eux et rejoint votre classe. Ca fait beaucoup pour des soit disant nés avec le numérique qui n’utilisent que ce qui les met en valeur.

 

Ensuite https://www.onlineassessmenttool.com/ qui a une version gratuite limitée et qui vaut bien les 40 dollars que j’ai payés, deux fois de suite.

Ah là je vous vois froncer les sourcils. Pourquoi payer quand il y a tant d’outils gratuits ?

D’abord j’ai longuement hésité. Polluée par les dark histoires du net, piratage, inutilité, arnaques… Mais j’ai franchi le pas en raison du tableau des scores qui s’affiche et qui permet aux élèves les plus rapides de garder leurs noms au tableau. Quand j’arriverai à combiner test numérique et tableau des scores, qui ne soient pas que des compteurs avec des couleurs, j'arrêterai de payer. Et puis, les idées, ça a une valeur, tout ne peut pas être éternellement gratuit, ou alors c'est flou et du coup y a un loup.

Mais aussi parce  que j’en ai assez de recommencer mes quizzes en lignes qui prennent du temps à réaliser. On nous fait croire que le numérique c'est facile, que c'est pour les non intellos (limite asociaux) qu'avec un ou deux clics l'affaire est pliée, mais ça demande de l'énergie, du temps et de la constance et de la précision pour que tout fonctionne et surtout soit utile et pertinent. Alors, quand on passe du temps, qu'on peaufine, qu'on réécrit, qu'on vérifie, ça devient parfois de l'art...

 

On peut, en version gratuite, utiliser les google forms et la version quiz qui est basée sur le même principe.

Les évaluations réparties de façon régulière et à la demande.

 

Dans un monde parfait les élèves devraient pouvoir être capables de s’évaluer quand ils le souhaitent.

Imaginons une séquence en mode découverte et autonomie. Le contexte, anglais en cycle terminale, notion, mythes et héros, la violence est-elle nécessaire pour se faire entendre?

 

On commence par le lancement de la séquence sur les Suffragettes et les luttes pour les droits des femmes.

Voici un petit croquis tout simple pour faire voir le principe.

On fait un pré-test avec le logiciel ou le service qu’on veut pour avoir une idée des connaissances des élèves.

Idéalement, ce « placement test » sera fait à la maison. On peut déborder un peu sur les années folles et sur le changement de société pour anticiper la suite.

On aura une idée des connaissances des élèves à ce sujet et sur les différentes luttes du début du siècle.

En classe, le jour J, on donne aux élèves qui ne l’ont pas fait le pré-test mais ce qui voudra dire qu’ils ne pourront pas commencer tout de suite leurs découvertes.

On commence comme on le souhaite, par stations. Station 1 les textes ou les documents à étudier à lire et sur lesquels on doit prendre des notes. Il faudra préciser aux élèves la méthodologie, sketchnotes, cartes mentales…Ces documents peuvent aussi donner lieu à des discussions et seront donc choisis avec soin.

Ils peuvent être mystérieux ou difficiles à comprendre. Des groupes avec différents niveaux peuvent s’avérer utiles. Mais ce n’est pas une obligation, peut-être les élèves y penseront d’eux-mêmes.

Station 2, des vidéos, sur ou autour de la problématiques, des tutos pour prendre des notes, des capsules qui présentent le mouvement des Suffragettes. On invitera aussi dans ces stations les élèves à prendre des notes.

Ensuite une station vide sur laquelle les élèves peuvent se poser et relire leurs notes. Une station sur le vocabulaire et sur les mots difficiles. On peut en profiter pour re-brasser du vocabulaire pour présenter les documents à l’oral.

Enfin, une station exercice ou QCM.

Il y aura aussi la station évaluations que les élèves pourront faire quand ils le veulent. Ils pourront, mais si, les recommencer. Ce n’est pas tant la note qui compte au final, mais ce qu’ils en ont appris.

 

On va inviter les élèves à changer de stations 2 fois dans l’heure.

Donc on va avoir besoin d’une semaine à raison de deux heures de cours.

 

Pour l’organisation pratique, il faudra préparer 4 classeurs sur les 4 activités vues. Suffisamment de contrôles pour les refaire, mais aussi des tablettes pour le vocabulaire.

 

Et le professeur là-dedans ?

 

On peut comme le fait Laurence Drouet dans sa classe, (rencontrée lors d'une conférence au clic à Paris)  de laisser une chaise dans chaque îlot pour venir donner un coup de main. On peut aussi tenir son cahier à la main pour observer le travail des élèves car certains auront sans doute des rappels à l’ordre. Il est important aussi de laisser un îlot vaquant afin de proposer un espace d’échanges et de questionnement pour ceux qui le souhaitent.

 

Des ressources ?

Sur le site culte de Jennifer Gonzalez, un épisode d’un professeur de mathématiques explique sa façon de travailler. https://www.cultofpedagogy.com/self-paced-learning/

Elle parle de la partie qui lui a demandé le plus de temps, faire des capsules qui expliquent les différents points du cours que les élèves doivent maîtriser avant de faire les évaluations.

Un travail de titan, et aussi des élèves qui peuvent ne pas être partants mais je trouve remarquable une telle rotation des élèves au gré de leurs connaissances et la capacité de progression, ce qui compte le plus.

Et aussi des lectures sur la possibilité de réduire son temps de travail par semaine en évitant les distractions (pas de consultations des emails, des réseaux sociaux) et finir son travail quand on est au lycée. Aux USA souvent les professeurs ont un bureau ou un salle de classe à eux. L’objectif est de ne pas ramener trop de travail chez soi et donc de recourir aux contrôles automatisés.

Il y aura bien sûr les expressions écrites avec leur correction enregistrée mais comme elles permettent vraiment aux élèves de s’améliorer on n’en aura pas besoin de trop en faire, même si ça prend du temps quand même.

 

Et en termes d’organisation ?

 

Ce qui compte, c’est de ne pas mettre en place système tout le temps, mais de temps en temps, pour gagner du temps, observer les élèves en début d’année, et pallier les niveaux différents. Un élève qui est à l’aise sur un sujet pourra aller à son rythme et on pourra accompagner un élève qui a du mal à partir des discussions qu’on aura en classe. Rien n’empêche non plus de sortir un bon vieux powerpoint pour être sûr que tout le monde a vu la même chose…

En somme?

En redonnant le choix dans le parcours d'apprentissage, en facilitant la collaboration, on espère créer un esprit favorable dans la classe, à court et surtout long terme pour lancer ce fameux débat radio tache finale qui nous plaît temps. Et là, les élèves auront des choses à dire, pas seulement recopiées du tableau et répondront comme une fleur à la question de la violence et à sa justification.

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