La carotte numérique.
Comment ça marche ?
Motiver les élèves. Combiner classe inversée, un partage et une correction individuelle avant de proposer une publication pour un plus grand nombre.
On se heurte tous les jours, toutes les heures à l’absence de désir des élèves. Ils préfèrent être là, mais ne souhaitent pas qu’on les sollicite.
Quelle que soit la magnifique séquence qu’on a conçue, les étonnantes applications qu’on a envie d’utiliser, il arrive souvent que le feu d’artifices ne parte pas.
On reste là, incrédule et on se demande si c’est la faute à la poudre, aux fils, au bouton on off.
Comment savoir si ça va marcher alors ?
On peut appliquer une règle et si on coche au moins 3 cases dans ce tableau, ça devrait marcher.
Si l’élève sait qu’il écrit pour vous, il va s’appliquer.
Mais s’il sait que ce qu’il écrit sera lu par un grand nombre, il fera de son mieux.
Il poste son travail avant de venir en classe, et du coup, vous avez accès à son travail.
On peut le faire grâce à l' ENT.
Quand on y pense, la classe inversée donne des pouvoirs de mage au professeur.
Dans une configuration classique, on ne peut pas corriger le travail à la maison de tous les élèves pendant le cours. Là, on a un accès privéligié à toutes leurs productions.
Certains se disent sans doute, que cela vaut bien pour les langues;
mais quid des matières plus sérieuses?
En fait, on met la barre trop haut. Pourquoi vouloir tout de suite corriger des devoirs complets?
Ce qui compte c'est la pratique, l'entraînement pour les élèves. Et nous on peut séquencer nos corrections ou n'en faire qu'une partie, ou encore ne choisir que certains élèves.
Je préfère corriger 25 paragrahes argumentatifs du jour au lendemain que de ne pas dormir pour corriger 25 DM dont certains auront été recopiés sur Internet ou faits par un tiers, donc sans intérêt.
J’ai posté deux commentaires de mes élèves sur leur site et ils étaient fiers de leur travail.
Ils n’ont pas obtenu de notes, mais assez de motivation pour recommencer.
On n’est pas obligé de brandir la carotte numérique à chaque fois, mais y penser en préparant ses cours peut faire la différence.
Quand j’étais au lycée, tout ce que j’ai jamais écrit est resté dans un cahier, sur une copie annotée.
Aujourd’hui, on n’a presque plus d’excuses de ne pas proposer le travail des élèves pour que d’autres en profitent.
L’excellence, non mais le savoir-faire, la réflexion, la mise en perspective oui.
Donner son opinion sur un personnage public qui n’a pas peur de l’outrage avec modération représente un beau challenge que les élèves ont relevé, avec brio.