Trouver sa « maison numérique » et se lancer dans sa classe inversée.
Bon l’été, le farniente, la plage, le temps pour soi et on ne peut pas s’en empêcher. Penser à la rentrée et se dire que peut être on peut se lancer dans la classe inversée.
On est bronzés, on passe bien à la télé, on peut se lancer dans la création de capsules.
3 principes : courtes, rythmées et appétissantes.
Si on veut que ça marche, il faut passer par l’étape script. Privilégier le contenu que l’on répète quelles que soient les années. Penser aussi aux multiples niveaux de compréhension ce qui permettra à différents élèves de s’y retrouver.
On comprend que ce n’est pas une mince affaire, scénariser et faire un déroulement d’une histoire sur plusieurs niveaux.
Si on ne veut pas utiliser sa voix, on peut toujours faire enregistrer son texte par un natif sur Rhinospike.
C’est un réseau social collaboratif et il faudra enregistrer des textes en français si on veut qu’on nous rende la pareille.
On peut lire cet article sur l’intérêt de diversifier ses pratiques :
Ces lectures provoquent parfois des réactions épidermiques chez les professeurs (je les ai ressenties aussi) « Comment ? Tous les élèves ne comprennent pas ce que je dis ? C’est clair et simple pourtant. Pourquoi ça serait à MOI de m’adapter ? Comment ça il faut « créer » des supports ? Et puis quoi encore ? Ils n’ont qu’a faire des efforts.»
Après une période de déni on passera sans doute à l’action.
Alors, il faudra choisir une plateforme d’échanges.
Choisir « un espace numérique » n’est pas chose si facile.
Challengeu offre par exemple beaucoup d’attraits car facile d’utilisation et offrant toutes sortes de formats de contenus.
Astuce : ne pas demander aux élèves de vous suivre mais simplement de rejoindre la classe, sinon ils se noient dans l’intégralité des ressources que vous postez :
C’est une plateforme beaucoup utilisée au Canada et peu d’utilisateurs Français.
https://edu.challengeu.com/#!u/@silverteacher/c pour voir des exemples de progression.
Le plus difficile en fait c’est de se tenir à sa décision coûte que coûte même si les élèves râlent, même s’ils oublient leurs mots de passe.
Edmodo est une bonne option mais la publication des posts chronologiques rend la navigation un peu difficile.
Après Seesaw donne l’opportunité de prendre des photos du travail des élèves. Ca veut dire qu’ils peuvent partager leur cahier. 3 étapes, installer l’app, rejoindre la classe et ajouter une photo. On peut commenter et activer la consultation par les parents ce qui permet un dialogue permanent entre l’école, ses activités et la famille.
J’aime l’idée de partager les travaux c’est vrai il faudrait tester pour être sûr que ça convienne à nos classes.
On peut aussi utiliser les documents google qui permet un classement et d’ajouter des collaborateurs. Associés à des quizzes, qui sont intégrés dans les formulaires, ça peut être un moyen de construire sa « maison numérique » de toutes pièces.
Je trouve l’idée de « maison digitale » particulièrement importante et se détermine à l’aune de son style d’enseignement et du matériel à disposition. Si on a les moyens de poster directement en classe, il vaut mieux utiliser une plateforme qui offre une app ce qui minimise les problèmes de connexion simultanées ce qui décourage souvent les utilisateurs qui se lancent. Seesaw dans ce cadre marque un point.
On peut aussi choisir un outil de curation comme pinterest (le catalogue d'idées) ou pearltrees qui permet de garder une « mémoire » de la classe et de lui donner une identité en dehors des heures de cours. On peut aussi demander à sa classe de préparer des ressources sur une unité à partager avec une autre classe. Du coup si on a des classe alignées on peut travailler en quinconce.
On résout aussi les problèmes de traces écrites.
Il faut vraiment se demander ce qu’on va faire de ce temps gagné à ne pas faire copier les élèves un texte, qu’ils n’ont pas créé. Quelle imprégnation de savoirs va s’en suivre ? Le copiage va-t-il nécessairement induire une mémorisation et surtout une appropriation ?
Quels contenus faut-il retenir ? Qu’apprendre et surtout à quel moment ?
Que fait-on de ces cahiers noircis que l’on jette à la fin de l’année ou que l’on brûle ?
On gardera sans doute celui que l’on aime reflet du lien affectif avec le professeur et on n’aura eu en général aucun mal à retenir ce qu’il contient.
L’idée, c’est que les élèves revoient les prises de notes faites par les camarades.
Il faudra donc choisir un endroit où ils peuvent les consulter et leur demander d’en faire une synthèse dans leur cahier. La fameuse trace écrite devient une activité en tant que telle et nécessite de la réflexion et de la sélection. C’est ce fameux « critical thinking » qui permet à l’élève de lire, écrire et retenir.
Dans l’article sur la prise de notes on verra des suggestions d’espaces numériques.
Un bon critère pour le choix c’est d’aimer utiliser la plateforme et de passer peu de temps à la manipuler. Si on y passe trop de temps, on ne pourra pas convaincre ses élèves que c’est facile.
Il faudra aussi convaincre les élèves que les cours ne consistent pas en une seule recopie toute mâchée et qu’après le vent de liberté et des élans de début d’année, il faudra alimenter leur envie de continuer. Ca peut se faire facilement en valorisant à sa guise la progression personnelle, ce qui nécessité personnalisation et interactions régulières.
Et comme dans son cahier il y aura le travail de l'élève, sa prise de notes, en autonome (en devoirs) ou en classe (en mode collaboratif/îlots) il n'aura pas envie de s'en débarrasser.
Du coup nous aussi on va commencer à réfléchir.
Comme on n’est plus dans le schéma confortable cours, prise de notes, exercices d’application, devoirs, apprentissages, contrôle, unité suivante il va falloir revisiter les cours souvent. Y
revenir pour permettre une réactivation des savoirs. On peut procéder en combinant par exemple les thèmes complémentaires ou procéder par spirale.
Alors l’été, on peut faire des vidéos, des spirales et réfléchir si on veut vraiment que nos cours finissent dans un feu de joie.