La rentrée c’est comme un bulldozer, un rouleau compresseur qui emmène avec lui tous les beaux projets de l’été, les châteaux en Espagne et les moulins de la Manche.
Au bout de cinq semaines de cours, un petit bilan s’impose.
Les projets de classe inversée.
Changement d’ent dans l’académie. Il a fallu s’adapter, attendre un peu avant que tout se mette
en place. Une application comme Postclass a permis de créer du lien avec les élèves. Surtout les TES qui ne sont pas très intéressés par l’anglais et submergés par les difficultés et le manque de confiance.
Ensuite, les exercices interactifs que l’on peut rendre comme des devoirs commencent à faire la différence.
La classe inversée, ce n’est même plus ce que c’est. Si le cours était une feuille A4, le dispositif en place ressemble à un A3 avec des supports supplémentaires qui permettent de se préparer, approfondir et aller à son rythme. Nos classes sont peuplées d’élèves bilingues assis à côté d’élèves qui ont du mal à rendre une copie et qui détestent les notes depuis toujours. Les réconcilier avec la notion d’effort, la relativité de la note et le travail collectif est un long chemin.
Le travail en classe et le cahier des charges.
Réforme du lycée oblige, les élèves doivent être réactifs et prêts à s’engager dans de nombreuses activités avec beaucoup de souplesse. L’enseignement par les pairs marche très bien. Il faut vraiment bien cadrer l’activité.
Sélectionner des supports multiples (5 ou 6) pour une classe de 25/30.
Les partager une semaine à l’avance.
Proposer des exercices pour aider à la compréhension.
Donner le cahier des charges et la marche à suivre.
Cibler les heures, plutôt en fin de séquence pour ce travail de médiation
Se mettre sur le côté, prendre des notes, écouter, prendre des photos et des vidéos.
Faire un retour sur l’activité ensuite et faire un bilan.
L’ambiance de travail créée avec des élèves qui parlent anglais pendant 40 minutes sans que je sois à côté est certes bruyante mais épatante.
Ils ont été bluffants et ont produit des documents de qualité. Leur danse, pour aller chercher le matériel, s’organiser a été belle à voir. Et ce très vite dans l’année. Ce n’est pas tant le kahoot qu’ils ont réalisé mais l’envie qu’ils avaient de le partager avec leurs camarades qui était touchante.
La magie ?
Il faut dire la vérité, si ça marche bien dans cette terminale, c’est que les élèves ont commencé il y a deux ans. Les habitudes de travail ont été longues à se mettre en place mais maintenant ils sont vraiment autonomes.
Dans une classe de TES où je ne connais personne, c’est plus compliqué. Profitant d’une absence d’une partie des élèves, on a réussi à faire une médiation. L’anglais est plus hésitant, mais ils se prêtent au jeu, sans le sourire.
La preuve par la photo.
Pour la fameuse trace écrite, dans une classe de terminale peu motivée, prévenir qu’il y aura 5 cahiers prise en photo, ça aide. Soudain, les stylos s’agitent.
L’application pour la classe.
Quand les élèves sont dispatchés par groupes, ce n’est pas toujours facile de tout récupérer. Dans leur feuille de route, ils doivent produire un support de cours, un quiz, prouver que leurs camarades ont pris des notes et faire un wefie. La question était, mais où vont-ils poster leurs documents ?
Avec glideapps et la remise de devoir, c’est vraiment pratique. Une fois l’application ajoutée sur leur smartphone, ils postent leur travail.
Et bien sûr, ils peuvent faire ce qu’ils veulent et du coup, une élève a inventé le quiz cocotte à l’image du jeu des enfants avec les couleurs.
Et le secondes ?
Les secondes s’y sont mis aussi. Dans le même esprit. Avec une feuille de route simple, il faut parler anglais. Avec la fameuse notation silencieuse. Je retire des points à ceux qui glissent vers la facilité du français.
Une collègue est venue observer le cours. Elle avait l’air un peu stupéfaite de voir ce ballet d’élève dans un certain brouhaha. Elle a échangé en anglais aussi. On oublie parfois combien les élèves font des merveilles.
La tâche complexe.
Dans le cours sur le commerce équitable et les échanges, les élèves finiront en beauté en transmettant un savoir-faire manuel. Ils seront libres du choix du support pour faire un tutoriel, pourront ramener le matériel ou faire voir une vidéo.
J’essaierai de leur faire voir comment tricoter, le point mousse, on commence petit.